Etape 9 - Le long de la péninsule de Dingle
Samedi 26 novembre 2011. Cap sur le comté de Dingle et sa péninsule***. Beauté sauvage. La route étroise serpente autour de ce morceau de terre arraché à la mer et borde les falaises. Chaîne de montagnes arides et collines rocheuses couvertes d'une lande maigrichonne. Jeu de lumière avec le ciel et les nuages.
A deux pas d'Inch, au sud de la péninsule, je trouve une belle plage de sable blanc hérissée de joncs et de bruyères, et balayée par le vent. La mer est démontée. Qu'importe, une poignée de fous en combinaison brave la tempête et s'en va surfer sur les vagues. Ils sont fous ces Irlandais ! Un d'entre eux me fait remarquer que quelque chose cloche bien sous la voiture. Cette fois-ci, je jette un coup d'oeil sous le bas de caisse... Effectivement, la protection du karter d'huile est à moitié arrachée. Merci Budget ! Voiture de merde. Rien d'alarmant toutefois. La voiture peut encore très bien rouler jusqu'à demain et l'aéroport de Dublin. Bref, on verra ça demain...

Le long de la Slea Head*** qui sillonne les côtes de la péninsule, on plonge au coeur du comté de Dingle. La route longe la corniche balayée par les vent et attaquée par les déferlantes de l'Océan atlantique. De minuscules murets de pierre délimitent encore les terres d'élevage où paisse une armée de moutons. La montagne plonge dans l'eau. Au détour d'un virage, une vierge blanche apparaît, symbole du naufrage, qui, plus bas, a coûté la vie à une dizaine de marins irlandais. Plus on s'approche de la pointe de la péninsule, plus les falaises sont déchitetées par les vagues qui se fracassent contre elles.

Enfin, on arrive à la pointe de la péninsule de Dingle***. Magnifiques falaises d'où l'on voit la silhouette des îles Basket, uniquement peuplées de moutons. Au bas de la falaise, une petite plage où accostaient autrefois les contrebandiers. Vaches et moutons se disputent les terres d'élevage. En regardant vers le nord, on aperçoit la côte déchiquetée par les vagues, dos verts qui semblent glisser inexorablement dans l'océan. Des bancs permettent de profiter à plein du spectacle de la force de la nature.
Je continue mon tour de la péninsule avec l'appréhension que cette satané voiture me lâche... Route sinueuse au bord de la falaise. Le vent souffle. Je trouve enfin ce que je cherchais : l'oragoire de Gallarus***, une petite chapelle en forme de coque de bateau renversée. Le plus monument de ce type en Irlande. Entre le VIIIe et le IXe siècle. Pour y accéder, il faut remonter un petit chemin de pierre. Dépaysement total. On se croirait dans un film.

Cette fois-ci, il est grand temps de rentrer. Presque 17 heures, mais la nuit menace déjà de tomber. Avec les routes étroites et à flanc de falaise, il vaut mieux se montrer prudent. Pas question non plus de perdre du temps à Tabert pour attendre le ferry et rejoindre le comté de Clare. Long détour par Limerick et Ennis pour rejoindre Lahinch, au pied des fameuses falaises de Moher. Hôtel super sympa planté en plein coeur du village. Le patron me serre la main et me propose un verre. "Ce soir, c'est samedi soir, c'est concert". Ok, le temps de remonter dans ma chambre, de discuter un peu avec Rym, et la musique irlandaise monte directement dans ma chambre. Du coup, pas la peine d'essayer de dormir. Je renfile mon pantalon et je vais faire la fête avec tous les types du village. Le pied total. "Merde, mais je connais cette musique..." Incroyable, ce sont les Pogues qui jouent au fin fond de ce bled perdu de l'Irlande ! Un souvenir inoubliable et une soirée vraiment géniale.


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